Orchidées sous éclairage LED
L’orchidée est sans aucun doute une des plantes ornementales les plus connues et les plus vendues dans notre partie du monde. Nous vous avions d'ailleurs présenté un article concernant l'exposition Mille et une orchidées, se déroulant à Paris, au début de l’année 2015 à ce propos. La multitude de formes et de couleurs était vraiment impressionnante.
Les dernières évolutions en matière d’éclairage LED font de cette technologie une vraie alternative pour les passionnés d'orchidées.
Environnement
Pour que l’orchidée puisse s’épanouir dans son futur environnement, les contraintes à respecter sont nombreuses : arrosage avec précaution, humidité adaptée, apports d'engrais minutieux mais aussi luminosité moyenne à forte. En effet certaines espèces d’orchidées n’apprécient pas du tout le soleil direct, dont les phalaenopsis et les paphiopedilum.
L’idéal pour pouvoir en profiter, c'est une terrasse ou une grande baie vitrée. Cependant, tout le monde n'a pas la chance d'en posséder une. Pour compenser ce manque, il est possible de les élever dans un espace dédié à l'aide d'un panneau LED adapté.
De très bons exemples existent sur ordchidspirit.com.
La technologie des LED offre de grandes possibilités si votre environnement n'est pas totalement adapté à ce type de culture. De plus, si vous optez pour un environnement clos, pour pourrez en plus maitriser la température (idéalement entre 18 degrés et 25 degrés) et l'humidité (idéalement entre 50% et 80%) Vous pourrez donc construire les conditions optimales pour la croissance et la floraison de vos protégées.
Voyons maintenant en quoi les besoins des orchidées peuvent être satisfaits par un éclairage horticole à base de LED.
Besoins
Quantité de lumière
Ces plantes demandent une quantité de lumière importante, même si elle est moindre que pour la culture de fruits et de légumes par exemple. Inutile donc de vouloir créer un environnement avec 400 watts par mètre carré pour celles-ci. Elles se contenterons d'une soixantaine de watts par mètre carré sans aucun problème.
Cette valeur en watt/m2 est donnée à titre d'information mais c'est bien la valeur en µmol/m2/s qu'il faut utiliser pour connaître les besoins de la plante et trouver la bonne puissance. Deux panneaux avec la même consommation électrique ne produiront pas le même PPF, suivant leur technologie, leur spectre et leur qualité.
Un panneau très peu encombrant et peu puissant fera parfaitement l'affaire si on sait le choisir et le disposer correctement. Pour les phalaenopsis par exemple, la fiche de culture donne un minimum à 160 µmol/m2/s.
Qualité et spectre
Les orchidées subissent, comme beaucoup d'autres végétaux, des cycles de croissance et de floraison. Les engrais spécialisés vendus en magasin tiennent d'ailleurs compte de ces caractéristiques : on vous propose en général un engrais pour la croissance et un pour la floraison. Si vous souhaitez élever en intérieur des orchidées, il peut être très intéressant et optimisé d'utiliser un matériel capable de produire un spectre adapté. Sans surprise, il s'agit d'un spectre composé de plus de bleu que de rouge pour la croissance, et un spectre tirant sur le rouge et Far Red pour la floraison. Toutes ces informations peuvent être retrouvées dans notre guide : la lumière et les plantes qui décrit de manière globale ces phénomènes.
Pour exemple, Valoya produit des barres et des panneaux à destination des professionnels. Le spectre de la photo tire clairement vers ce qui correspond à des besoins en floraison.
L'article parlant de ce fabricant et de ses clients se trouve à l'adresse : http://www.floraldaily.com/article/78/PlantResearch-trial-shows-improved-Phalaenopsis-flowering-under-wide-spectrum-LED. L'article parle de 23% de floraison en plus par rapport à une culture sous HPS.
Un de nos utilisateurs, Sébastien, nous a permis de poster une image de ses orchidées après 2 mois et demi sous deux spots FRPENETRATOR qui possède plutôt un spectre de floraison. Le résultat est plutôt positif pour une installation avec deux spots de 25 watts.
Méthode empirique
Une méthode est parfois décrite pour connaître la bonne distance d'exposition, en plus de celle spécifiée par le fabricant et qui est parfois fantaisiste. Cette méthode repose sur le fait que la meilleure distance est celle pour laquelle les couleurs se "mélangent" au niveau des feuilles. Pour trouver cette distance, placez une feuille de papier blanc sous le panneau en fonctionnement. Puis éloignez la feuille blanche lentement vers le bas. Si vous voyez correctement les couleurs se mélanger sur la feuille alors vous avez trouvé la distance optimale.
Attention : Cette méthode ne déterminera pas la distance minimale pour éviter une surdose de lumière ou l'inverse. En effet, le panneau n'est pas forcement conçu pour les orchidées, la puissance est peut être trop importante alors même que les couleurs se mélangent correctement.
Dans tous les cas, il faut prendre une marge de sécurité et rapprocher la lampe sur plusieurs jours.
Impacts
Même si le panneau dans lequel vous avez investi convient, il se peut que son utilisation pose problème. Parmi les effets secondaires d'un mauvais placement de votre éclairage, on peut citer la brulure et l'étiolement des feuilles.
Brûlure
La brûlure apparaît si le panneau est placé très près de vos plantes. En effet, si les LED sont presque collées aux feuilles de vos orchidées, vous verrez une marque violette puis noire sur celles ci. Cette distance est corrélée directement à la puissance des LED et à leur qualité. Elle est due au flux de lumière plus important que ce que peut supporter votre plante, à l'instar d'un coup de soleil sur la peau. Ce problème rend la plante difficilement soignable si elle est encore jeune. Il apparaît entre 3 et 5 jours après le début d'exposition suivant les caractéristiques du panneau.
Nous en avons malheureusement fait l’expérience pendant les préparatifs des tests "Nature en boite" . Le SpectramModule X85 avait été placé initialement à 30 cm au dessus des feuilles de notre phalaenopsis. Au bout de quelques jours, le phénomène décrit plus haut a été observé, feuilles voilettes voir noires et croissance quasi stoppée. Il n'a ensuite pas été possible de la sauver, même sous une lumière plus douce.
Voici un exemple de brûlure trouvé sur le site orchidees.fr :
Image : http://www.orchidees.fr/forums/index.php?showtopic=45079
Étiolement
Si, au contraire, la lampe est trop éloignée des feuilles de votre orchidée, le flux de lumière sera trop faible pour votre plante. Cette ci tentera d’accéder à la lumière en allongeant ses feuilles de manière disproportionne. Celles ci sont également moins larges. Ce type de symptôme se voit très facilement sur des piments ou des herbes aromatiques.
Voici un exemple trouvé sur couleur-orchidee.fr
Image : http://couleur-orchidee.fr/lumiere.htm
Engrais
Les orchidées nécessitent très peu de nutriments pour pousser, à l'inverse de nombre de légumes et de fruits. Ce fait, déjà valable sous lumière naturelle, prend encore plus d'importance sous LED. Cette technologie induit la nécessite donc de sous doser les engrais distribues habituellement pour éviter tout sur engraissage et donc toute intoxication (potentiellement irréversible) de votre plante. Il vous faudra donc prendre le temps de vous y habituer, quitte à réduire drastiquement les doses d'engrais dans un premier temps. En effet, un sous engraissage ne tuera certainement pas votre protégée, à l'inverse d'un sur-engraissage qui est toujours très dur à rattraper. Vous aurez ensuite toute latitude pour reprendre vos distributions d'engrais en fonction de vos observations. Les LED ne feront pas tout, la passion et l’expérience du jardinier restent les facteurs principaux de réussite.
N'oubliez pas également que l’évaporation de l’humidité contenue dans votre substrat se fera plus lentement que sous une lumière artificielle classique comme des néons, une lampe à économie d’énergie ou une lampe à sodium. Cela vient en grande partie du faible dégagement de chaleur du panneau LED que vous aurez choisi.
Une mesure commune conseille de diviser par 2 les doses classiques d'engrais pour commencer sous LED avant de modifier les valeurs en fonction des effets obtenus.
Pour exemple, Orchid Focus, une marque connue sur le Net, fournit un tableau d'instructions pour ses produits. Voici une version adaptée aux LED. Les doses ont donc été divisées par 2. Les instructions sont données en "bouchon" ce qui n'est pas pratique, nous avons donc converti en mL. Nous prenons cette marque pour exemple, d'autres sont sans doute tout aussi efficaces.
Début de printemps | Dès les premiers signes de croissance | Toutes les 2 à 3 semaines | Orchid Focus Grow : 0,6 mL par litre (un quart de bouchon) |
Printemps | Croissance démarrée | Toutes les 2 semaines | Orchid Focus Grow : 1,2 mL par litre (un demi de bouchon) |
Été | Croissance / Floraison | Toutes les 1 à 2 semaines | Orchid Focus Grow : 1,2 mL par litre (un demi de bouchon) |
Début d'automne | Fin de cycle | Toutes les 2 à 3 semaines | Orchid Focus Bloom : 1, 2 mL par litre (un demi de bouchon) |
Automne | Toutes les 2 à 3 semaines | Orchid Focus Bloom : 0,6 mL par litre (un quart de bouchon) | |
Hiver | Dormance | Pas d'engraissage |
Panneaux
Grâce aux paragraphes précédents, on peut définir un cadre permettant de choisir un panneau adapté à la plupart des cas, mais ces données sont à relativiser en fonction de votre environnement et votre budget.
- - un panneau dimmable (réglable), au moins avec les modes croissance et floraison pour pouvoir effectuer un cycle complet de vie de votre plante.
- - un panneau peu puissant pour éviter toute brûlure et toute dépense d’énergie superflue. Les chiffres habituellement utilisés se situent entre 30w et 100w par mètre carré
- - un panneau avec un angle de diffusion large (90 ou 120 degrés) pour pouvoir éclairer une surface importante si nécessaire
- - un panneau à dissipation passive ou un panneau silencieux si l'utilisation finale est prévue dans une pièce à vivre.
- - pour l'utilisation dans une serre extérieure, préférer un panneau avec un indice d’étanchéité élevé
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Conclusion
Même si la technologie LED ne s'est pas encore totalement implantée dans les orchidarium, celle ci continue sa conquête. De plus en plus de passionnés les utilisent pour les avantages dont nous avons parlé précédemment. Le montant à investir reste encore important pour ceux qui ne souhaitent pas le faire sur une longue échéance. Pour les amateurs éclairés, il est à parier que l'achat d'un panneau reste la meilleure stratégie, tant économiquement que technologiquement, pour une vision à long terme.
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